Relocalisation de la zone tampon: les discussions se poursuivent

  • Publié le 07 sep 2024 (Mise à jour le 29 apr 2025)
  • Temps de lecture 3 minutes
Ian-Thomas Bélanger

Les locataires et propriétaires de résidences touchées par la construction de la zone tampon devant la fonderie Horne poursuivent les rencontres afin de mieux connaître les modalités entourant le déménagement et faire entendre leurs doléances auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) 

Manque de soutient, difficulté à trouver l’information, sommes allouées insuffisantes, les propriétaires de résidences affectées par la construction de la zone tampon semblent ainsi peu satisfaits des démarches du MAMH dans le dossier.

Plusieurs propriétaires présents ont d’ailleurs pris le microphone afin de faire valoir leurs doléances, principalement autour du fait que le programme ne prévoit pas, en fin de compte, les sommes nécessaires à une véritable relocalisation. 

« C’est un programme d’indemnisation qui comporte beaucoup de lacunes. Utiliser le coût de construction à neuf n’est pas suffisant pour une véritable indemnisation. Après tout, on va détruire 89 résidences pour construire la zone tampon et il va falloir d’autres résidences pour pallier ça. Pour l’instant, au niveau de la reconstruction d’une résidence, il est impossible de reconstruire avec les sommes allouées, sans avoir à mettre la main dans notre poche », a déclaré l’une des membres du Regroupement des propriétaires de résidence de la zone tampon de Rouyn-Noranda, Émilie Leclerc.

Cette dernière confirme également le fait que les propriétaires doivent négocier avec plusieurs acteurs dans le dossier, notamment la Ville de Rouyn-Noranda, Glencore, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et les institutions financières, ce qui gruge beaucoup de temps pour les citoyens touchés.

« Pour nous, au Regroupement, on parle d’une vingtaine d’heures par semaine, plus ou moins, pour ce dossier-là. C’est énormément de temps. De plus, je suis très triste pour les gens de 65 ans et plus qui doivent recommencer le processus de négocier une hypothèque pour l’achat d’une nouvelle maison alors qu’ils n’avaient pas demandé à déménager. On va voir ce qui va se passer au cours des prochains mois, car il semble y avoir, du côté du gouvernement, une ouverture à faire des changements au programme », a soutenu, en conclusion, Émilie Leclerc. 

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Les citoyens touchés par la relocation des résidences situées dans la zone tampon de Rouyn-Noranda ont pu se faire entendre lors d’une rencontre qui s’est tenue à l’Agora des arts, le 7 septembre 2024

La recherche d’un nouveau logement: une source d’anxiété pour les locataires

Selon l’organisateur communautaire pour l’Association des Locataires de l’Abitibi-Témiscamingue, Marc-André Larose, c’est la recherche d’un nouveau logement qui crée principalement de l’angoisse chez les locataires de la zone tampon.

« Il y a beaucoup de questions sur les compensations financières, mais c’est surtout le fait que les locataires doivent trouver de nouveaux logements, des logements qui, souvent, n’existent pas encore, qui créent des malaises. Il y a des projets de construction qui sont prévus, mais, pour obtenir une compensation financière du gouvernement du Québec, il faut avoir déjà une adresse valide. C’est surtout ça qui cause une pression émotionnelle chez les locataires. Comment avoir une compensation si on n'arrive pas à trouver un logement à cause de la pénurie actuelle ? »

Ce dernier ajoute que plusieurs locataires recherchent un logement semblable à celui qu’ils doivent quitter, mais peine à trouver quelque chose qui répond complètement à leur besoin.

Marc-André Larose donne l’exemple des locataires qui ont des animaux de compagnie ou encore qui sont des fumeurs, qui devront emménager dans des loyers qui n’acceptent ni les animaux ni les fumeurs.

« Du côté des compensations financières, les choses sont plus claires, mais les inquiétudes demeurent pour ces gens-là en ce qui concerne leur déménagement, qui devra se faire d’ici les prochaines années », conclut-il.

Rappelons que la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec, Andrée Laforest, était à Rouyn-Noranda le 3 juillet dernier afin de présenter le programme de compensations financières du gouvernement du Québec dans le dossier de la relocalisation de plus de 200 ménages touchés par la construction de la zone tampon devant la fonderie Horne. 

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L’organisateur communautaire de l’Association des Locataires de l’Abitibi-Témiscamingue, Marc-André Larose.

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